A l’invitation de l’école de pilotage Evodriver et de l’office du tourisme de l’Alpe d’Huez. Je me suis rendu, fin octobre, à la montagne à la veille des premières neiges pour une expérience hors norme.
Un essai qui tombait pile la semaine où le gouvernement discutait du maintien ou non dans la niche fiscale qui faisait le paradis de tous les amateurs de pick-up.
Depuis, le nouvel an est passé avec son lot de changements que vous pouvez retrouver dans le bilan annuel des réformes chez miss280ch et les pick-up ne sont plus épargnés.
Cela ne signe pas la fin de cette niche dans la niche. Une voiture au look atypique qui trouve une utilisation utilitaire.
Pour ces essais montagnards #ActiveAutomobile , 4 modèles ont été mis à disposition par les constructeurs :
- Un Ford Ranger Wildtrak de 200ch au look musclé façon USA avec un bleu cyclone.
- un Toyota Hilux « Invincible » orange paré de boucliers chromés et ses 150ch
- un Volkswagen Amarok « Aventura » vert sapin de 256 ch
- un Mitsubishi L200 « Black edition » de 181 ch en version blanche
Au programme de ces essais, on explore les deux aspects du pick-up à savoir :
- Essais routiers pour tester le confort, la sécurité, les assistants à la conduite et l’habitabilité
- Essais off-road sur le domaine de l’Alpe d’Huez avec un accès aux « routes de services » qui longent la célèbre piste noire de 16km ainsi qu’une montée jusqu’au dôme des petites rousses à 2800m parmi des chemins rocailleux où l’erreur de conduite est à éviter.
Le plus « américain » – Ford Ranger Wildtrack
Le look le plus américain avec son marche-pied rétractable pour grimper dans la cabine. Un arceau typé sport et 200ch sous le capot. J’avais eu l’occasion de le tester en franchissement et là j’ai eu l’occasion de faire de la route avec puisque j’ai fait le trajet Grenoble-Tours à son bord.
Il « prend » de la place, je l’ai vu au regard inquiet des conducteurs de citadines et de berlines qui m’ont vu arrivé derrière eux dans leur rétro. Et pourtant, cette version est considérée comme un simple « midsize » aux USA. J’attend la sortie d’ici quelques semaines de la version Raptor et ses 213ch qui a un look encore plus agressif avec des ailes élargies.
Le Ranger confirme son statut de polyvalent aussi bien sur route que sur les pistes caillouteuses de l’Alpe d’Huez.
Le plus « Sportif » – VW Amarok
Avec ses 256ch, l’Amarok n’est pas là pour faire dans la dentelle. Le V6 et sa boite auto 8 rapports le transforme en roi du bitume. Plus gros couple de ce comparatif avec 580 Nm, il ne lui manque pas grand chose sur le papier si ce n’est? Une boite courte, élément indispensable d’un 4×4 que Amarok compense par de l’électronique. Si il ne pâlit pas dans notre session offroad, on le sent quand même plus à l’aise sur route.
C’est également le plus cher de cette session avec un ticket d’entrée à partir de 57.960€ quand les 3 autres concurrents s’alignent entre 41.830 et 43.700€
Le plus « technologique » – Toyota Hilux
Il a fêté ses 50 ans en 2018 mais aussi sa 8ème génération. Si on a pris l’habitude de voir la marque dans le désert, la version que j’ai eu en main est digne des derniers SUV du groupe. De nombreux assistant à la conduite dont un système d’assistance à la descente.
150 ch en diesel, on est loin de la politique du tout hybride du constructeur japonais mais au niveau mondial ce n’est pas la cible recherchée.
D’ailleurs les 293 mm de garde au sol et l’angle d’attaque de 31° l’indiquent clairement, Hilux est un franchisseur avant tout.
Le plus « imperturbable » – Mitsubishi L200
Des kilomètres, il en a fait le L200 depuis 1971 et sa première génération. Désormais en attente d’une nouvelle version dans le courant de 2019. Notre Mitsubishi fait un peu office de papa sur cet essai. On le sait plus habitué aux déserts qu’au bitume ou à la montagne. Dans sa version 181ch, il franchit les obstacles sans trop y réfléchir avant. La transmission intégrale « Torsen » que j’avais pu tester sur le Fiat Fullback Cross est efficace.
Reste un confort un peu sommaire à l’arrière surtout avec une benne à vide et un aspect intérieur un peu trop professionnel à mon goût. Simple et efficace, c’est ce qui fait son succès à travers les époques.
#ActiveAutomobile – la visite de l’Alpe d’Huez autrement
Première découverte sur la route du col de Sarenne qui nous emmène au barrage du Chambon d’où nous réaliserons plusieurs boucles au volant des 4 pick-up. Comme on pouvait s’y attendre, sur route l’Amarok s’éclate littéralement. il est confortable et les 5,32 m ou les presque 3 tonnes ne sont pas un handicap. Loin de là. Le Ranger ronronne comme il se doit sur les routes de montagnes. Les deux japonais rongent leur freins en attendant le offroad. Même si ils ne détonnent pas sur la route, les suspensions un peu fermes, plus rigide et une puissance moindre comparée à l’américain et à l’allemand ne donnent pas envie de faire des centaines de kilomètres.
Le lendemain, c’est une autre histoire. On démarre du bas du village de l’Alpe d’Huez et on rentre sur une piste dédiée au service de secours puis à une piste de ski (sans skieur puisque la neige n’était pas encore arrivée je vous rassure). Les instructions sont distillées par talkies et c’est partie pour une longue ballade en mode 4×4 comme je les aime.
Le classement s’inverse donc par rapport à la session routière avec un net avantage pour nos deux japonais qui n’ont peur de rien et grimpent littéralement sur les cailloux.
Si les deux européens s’en sortent avec la mention bien. On les sent légèrement moins à l’aise.
Au final, comme pour l’école des fans, je dirais que tout le monde à gagner puisqu’il est difficile de les départager tant leurs caractéristiques sont différentes. C’est souvent un coup de cœur affectif pour un design ou pour la marque qui fera la différence.
Seul point commun pour ces 4 double cabines 4 portes / 5 places. Il vaut mieux être assis devant. On évite ainsi la partie saute-mouton et roulis dans les virages qui caractérisent les pick-up.