Fin janvier, en plein cœur de l’hiver et après des chutes de neige de presque 1 mètre, je retourne à l’Alpe d’Huez pour retrouver la formidable équipe de l’école de pilotage Evodriver.
Après un comparatif des pick-up sur piste noire, la thématique de cette session est claire : Prouver que nos voitures de tous les jours, les fameuses citadines urbaines, petits SUV ou crossover sont bien capables de nous emmener sain et sauf tout en haut des stations de ski.
Pour cette mission, nous avons à disposition : les routes de l’Alpe d’Huez dont la fameuse route des 21 virages et ses 14.5 km et un dénivelé de 1121 mètres et le circuit de glace. Une épreuve façon trophée Andros pour les plus téméraires.
6 constructeurs ont répondu présent :
- Alfa Romeo et son Stelvio 280ch
- Fiat et sa Panda 4×4 Cross et 500x 4×4 Club
- Honda et ses CR-V en version essence et hybride
- Mercedes-Benz et sa GLA 45AMG 380ch
- Mitsubishi et son Outlander PHEV
- Peugeot et ses 2008 et 3008
La sélection étant assez hétéroclite, ce ne sera donc pas un comparatif au sens stricte du terme. L’idée est plutôt de savoir si il nous faut absolument une voiture bardée d’assistants à la conduite pour rester en sécurité.
Les petits gabarits sur la neige de l’Alpe d’Huez
Dans cette catégorie, je mettrais la mythique Panda 4×4, la 500x et la Peugeot 2008.
Mention spéciale à Fiat et ses 4 roues motrices.
La Panda 4×4 est bien connue des saisonniers et locaux des stations de ski, cette petite citadine escalade tout sans se soucier des obstacles, Il faut dire qu’avec 30 ans d’expérience dans les cols de montagne, elle est loin d’être une débutante. Son poids plume et son petit gabarit la transforme en mini sportive qui ne craint personne sur le circuit de glace. Le seul vrai piège avec cette voiture serait de se prendre pour un pilote sans avoir les bases.
J’ai eu l’occasion de tester plusieurs fois la Fiat 500x mais jamais dans des conditions hivernales. C’est désormais chose faite et elle n’a pas à rougir elle non plus dans ces conditions parfois difficile.
Pour conclure sur les petits gabarits, quelques tours de pistes avec la Peugeot 2008 permettront de confirmer qu’elle peut se sortir de toutes situations comme le dit la pub notamment avec l’aide de ses assistants à la conduite, ESP, grip-control etc … Sécuritaire sur la route, un poil moins fun pour s’amuser sur le circuit Evodriver.
SUV sur glace – figure de style Evodriver
La catégorie reine des ventes depuis bientôt 3 ans maintenant avec Peugeot 3008 comme maillot jaune mais également l’Outlander de Mitsubishi et les CR-V d’Honda.
Chez Peugeot, la neige et la glace ne font pas peur. En effet, équipé du grip-control, Peugeot 3008 est à l’aise sur route enneigée et compenserait presque son absence de 4×4. Sur circuit, comme son petit frère 2008, c’est un peu moins fun pour s’amuser puisque le grip-control, l’ESP et autres assistants récupèrent pas mal de trajectoires. Cela confirme son statut de voiture sécuritaire, pour le fun, il faudra s’orienter sur d’autres modèles de la marque comme la 308 GTI
Chez Mitsubishi, ce test-drive m’a permis de découvrir l’Outlander en version PHEV (Plug-in Hybrid Electric Vehicle). Le centre de gravité de ce SUV est assez bas, la faute aux batteries placées sous le plancher. Sur route, malgré un poids de presque 2 tonnes, la proposition est agréable. Sans être un foudre de guerre, l’Outlander est agréable à conduire et l’utilisation de l’hybride rechargeable lors du freinage permet de patienter silencieusement dans les bouchons ou en ville.
Sur circuit, pas d’excès lors de cette session pour cause de pneus toute saison pas adéquats pour arrêter correctement les 2 tonnes quand l’inertie entre en jeu.
Chez Honda, ce n’est pas un mais deux CR-V qui sont mis à notre disposition. Peu de différences de comportements entre les deux motorisations. Sur route, les 1,6 tonnes se manipulent bien. La boite de vitesse CVT est agréable en ville, un peu moins dans la remontée des 21 virages où on attend impatiemment le passage d’un rapport qui n’arrivera jamais et pour cause.
Sur le circuit de glace, le comportement est bon, le léger surpoids provoque du sous-virage dans les courbes mais rien bien méchant.
Les sportives sur la glace du circuit
Difficile de comparer les deux dernières avec le reste des véhicules proposés et même difficile de comparer les deux entre eux. Autant j’avais eu l’occasion de conduire le Stelvio en situation montagneuse, autant la Mercedes GLA est une découverte.
Chez Alfa, on revendique les origines sportives. La transmission intégrale Q4 se rend vite indispensable pour une parfaite maîtrise de la route comme du circuit.
Mercedes-Benz nous poussait presque au crime en mettant à disposition sa GLA 45 AMG.
Même au ralenti, les 381 ch sont mis à l’honneur avec un échappement survitaminé.
Le petit volant et les sièges sport donnent le ton et sur les parcours routiers de l’Alpe d’Huez, il est compliqué de ne pas vouloir jouer avec l’accélérateur.
Sur glace, c’est une tout autre affaire, même bardé d’assistants, on s’aperçoit vite que la moindre erreur de pilotage devient très vite compliquée à rattraper. Heureusement les moniteurs d’Evodriver sont là pour nous rappeler les règles et astuces et honnêtement au bout de quelques tours, on prend vite la confiance (trop peut-être) et on passe même la seconde 😉
Le bilan : Peut-on rouler sur la neige ou pas?
Même si quasiment n’importe quelle voiture vous emmènera d’un point A à un point B en condition hivernale, le « bon père de famille » s’orientera plus facilement vers une 4 roues motrices et quelques assistants à la conduite pour rester sur le droit chemin. Bien entendu, sur la neige? Des pneus neige sont obligatoires !
Pour le circuit de glace, il faut savoir rester humble, même si j’avais déjà eu l’occasion de défier la glace dans des conditions similaires, on repart presque à zéro à chaque session. La moindre prise de confiance peut s’avérer dangereuse sans maîtrise. On désapprend tous les réflexes appris sur route ou sur circuit classique et on réapprend patiemment avec les bons conseils des moniteurs d’Evodriver. Ne jamais tourner le volant de plus d’un quart de tour dans les virages, maîtrisé le freinage comme l’accélération sans avoir le pied lourd. Autant de consignes qui pourront servir sur une plaque de verglas.
Merci à Maud, à l’équipe d’Evodriver et à la station de l’Alpe d’Huez pour l’accueil chaleureux!
Merci également aux constructeurs qui ont joué le jeu de mettre à disposition leurs véhicules.